L’E3, c’est terminé ! Maintenant, on a un truc à la place qui s’appelle le Summer Game Fest. C’est un peu moins bien, mais c’est toujours un événement utile pour l’actualité des jeux vidéo, tant pour les joueurs que pour les professionnels de cette industrie. Cet article reviendra sur ma sélection autour de cet événement, ainsi que sur la période d’annonces qui a débuté avec un State of Play pour finir avec un Nintendo Direct très récemment.
Blog oblige, c’est l’occasion de revenir sur des sujets d’actualité que je ne traite pas en vidéo, souvent par manque d’annonces exceptionnelles. Alors forcément, je spoil un peu la suite de l’article en disant cela, mais en réalité, il y a des trucs chouettes. C’est juste qu’un certain nombre d’annonces ont déjà été faites par le passé et se sont montrées davantage cette fois-ci, donc on connaissait déjà leur existence, ce qui élimine forcément l’effet de surprise.
C’est parti pour le débrief de ce qui m’a tapé dans l’œil, pour les bonnes mais aussi les mauvaises raisons. Commençons par les mauvais points avec un petit coup de gueule.
Marre des Souls Like
Avant d’aborder ce sujet, je récapitule vite fait pour ceux du coin qui ne connaissent pas l’appellation « Souls-like ». Ce terme un peu bâtard puise son origine dans les productions du développeur From Software, derrière des jeux tels que Demon’s Souls, Dark Souls 1-2-3, Bloodborne, Sekiro et dernièrement, le fameux Elden Ring, qui a vraiment eu un succès phénoménal par rapport aux productions précédentes. Leurs jeux se caractérisent en deux grands points : une direction artistique inspirée de la Dark Fantasy, donc beaucoup de lieux très gothiques, une ambiance très lugubre et morbide, avec de grandes architectures très travaillées. Dans cette noirceur, on retrouve des « surprises », des visuels très colorés qui contrastent avec le reste du jeu, en mode « c’est trop de l’art, t’as vu ». Je schématise à mort pour rigoler un peu, mais voilà, la direction artistique est le premier point fort de ces jeux. Puis vient le deuxième… Celui qui fait peur aux joueurs nés avec deux mains gauches, la fameuse difficulté ! La vie de notre personnage est très limitée, les ennemis sont de vrais sacs à PV, et les animations d’attaques doivent être apprises par cœur pour s’en sortir. Bref, si vous êtes un joueur occasionnel, bonne chance… car la difficulté de ces jeux est imposée, aucun choix de difficulté plus accessible n’existe à côté.
Bref, suite aux succès de plus en plus importants des derniers jeux et comme toujours dans cette industrie, ça donne des idées aux autres… et ça crée une énorme mouvance de Souls-like. Durant la Summer Game Fest, on a vu beaucoup trop de jeux du même style, à tel point qu’on ne prendra aucun risque en disant que la moitié d’entre eux bideront certainement à leur sortie. Car comme toutes les modes, et en particulier ce style très « élitiste » dans le gameplay, ne dure jamais très longtemps, le grand public passera certainement à côté, car cette fois, pas d’auteur de Game of Thrones derrière pour attirer les projecteurs…
C’est assez dommage de voir autant de travail effectué sur ces jeux qui se ressemblent tous et qui sont tous dans un délire à l’ambiance asiatique… Entre Black Myth: Wukong, Wuchang: Fallen Feathers, Ballad of Antara et Phantom Blade 0, la saturation risque de vite arriver, surtout qu’au-delà de l’aspect Souls-like, on bouffe beaucoup d’univers asiatiques AAA ces dernières années avec Nioh 2, Rise of the Ronin, Ghost of Tsushima et j’en passe.
D’autres tentent de se démarquer davantage en proposant d’autres ambiances, comme l’Italie pour environnement avec Enotria: The Last Song par exemple, ou en mode 2D avec la série Blasphemous, qui a sorti son second opus l’année dernière, mais vivement que cette mode passe ! C’est très péjoratif, mais pour le grand public, ce côté « copier/coller » ne stimulera pas davantage les ventes dans un marché de niche qui a déjà brisé son plafond de verre…
Quand on parle de copier/coller…
Et ouais, parce que par le passé, on a eu aussi un autre jeu à la mode qui est resté beaucoup trop devant les projecteurs à tel point qu’il m’a vite gavé sans même y avoir joué ! Pour les anciens, vous devez vous en souvenir, je parle bien entendu d’Overwatch, une licence qui a gangréné YouTube et autres réseaux sociaux un peu trop longtemps… Après un second opus assez décrié, la licence et le genre semblaient tomber dans l’oubli comme de nombreux autres effets de mode… Sauf que… Et oui, comme la Team Rocket, cette mode revient pour nous jouer des mauvais tours, avec des jeux service orientés multijoueur (les fameux GAAS : Games as a Service). Littéralement des Overwatch-like avec un skin Marvel ou une inspiration beaucoup trop grande et sans honte des Gardiens de la Galaxie avec Concord. Alors, bien entendu, on ne va pas leur souhaiter du mal, mais j’ai quand même l’impression que ces jeux arrivent après la guerre. Peut-être que c’est ma sensation personnelle, mais j’ai vraiment l’impression que la mode Overwatch est passée. De plus, le marché est déjà saturé en jeux service et Valorant a pas mal récupéré les joueurs déçus d’Overwatch 2. À voir dans le temps ce que ça va donner, mais pour moi, ça sera un grand NON MERCI.
Un peu d’indés, c’est bien, mais là, c’est trop !
Désolé pour les développeurs indépendants et les joueurs qui aiment leurs propositions, mais cette année a vraiment été trop riche en annonces de jeux indépendants, à tel point que je n’ai retenu aucun nom ! Ce que je peux vous dire, par contre, c’est que les jeux de type Animal Crossing et Zelda sont légion, et ils risquent encore une fois de se casser les dents à leur sortie, ce qui est bien dommage pour eux.
Xbox en mode Remontada !
Bon, je ne vais pas tout résumer non plus, mais Xbox, depuis l’ère 360, est vraiment à la traîne. Entre les rachats à milliards qui n’ont rien proposé de transcendant et les gros licenciements récents, ce n’est pas la bonne période. Et pourtant, à travers son Xbox Game Showcase, la marque a réussi à proposer la meilleure conférence de cette année. Alors oui, certes, la concurrence n’était pas ouf, mais c’était très bon !
La conférence était rythmée, les propositions de jeux étaient ultra variées, avec de nombreuses nouveautés, et le retour de Gears sur le devant de la scène pour finir en beauté. Chapeau Xbox ! De mon côté, comme vous le savez certainement déjà, les exclusivités Xbox ne m’ont jamais attiré, même sous l’ère Xbox 360. Les Halo, Gears, Fable et Forza ne m’ont jamais attiré, et bien que les dernières annonces soient prometteuses en termes de succès critique, ce n’est toujours pas pour moi ! Ouais, je sais, je suis difficile, mais pour moi, Microsoft, c’est avant tout les jeux sur PC et pas sur consoles. J’ai grandi comme ça et j’ai toujours vu la Xbox comme une plateforme subventionnée à coups de milliards pour essayer de prendre le terrain de Sony et Nintendo au détriment de la passion et d’une âme dans leurs productions.
Donc forcément, c’est difficile d’avoir envie de rejoindre leur écosystème, bien que le Game Pass puisse être très alléchant et avantageux économiquement. Mais pour vraiment le rentabiliser, il faut jouer beaucoup et avoir beaucoup de temps libre, ce qui n’est pas mon cas.
Ce qui m’a fait kiffer dans ce Showcase, c’est d’en voir plus sur le titre en préparation du côté de MachineGames, à savoir Indiana Jones et le Cercle Ancien. Ce jeu-là, pour moi, c’est Day One ! Pourquoi ? Déjà parce que j’aime Indi, et que des jeux Indiana Jones, il y en a eu à la pelle depuis les premières consoles. Mais bon, ce n’était pas la folie et il fallait un jeu à la hauteur de cette légende du divertissement ! Les visuels sont soignés, Indiana ressemble vraiment à Indiana, la mise en scène a l’air dingue, et on a une putain de VF : ARRÊTEZ TOUT, C’EST LA VF OFFICIELLE D’INDIANA JONES !!! Ok, j’arrête mon craquage, mais franchement, ça envoie du pâté, vivement que j’y joue. Sans oublier le savoir-faire de MachineGames, qui est derrière les récents Wolfenstein. Au niveau gameplay, ça risque d’être du gros défouloir dans les combats, et ça j’adore ! La question de la vue mixant le FPS et la troisième personne me dérange-t-elle ? En vrai ? Pas du tout, tant qu’on a des cinématiques pour mettre en valeur le héros, je signe sans problème !
Bon, côté fanboy débridé mis à part, j’ai aimé d’autres trucs quand même. Call of Duty Black Ops 6 a l’air grave bien pour sa campagne solo, comme souvent avec les Black Ops en général. Le premier m’a marqué à vie tellement je le trouvais énorme. Forcément, c’est toujours trop court, mais c’est bien. Au moins, cette fois, le Game Pass PC me sera utile, car je ne compte pas dépenser 70 euros ou plus juste pour jouer au solo du jeu !
On passe ensuite à Assassin’s Creed Shadows ! Ça fait des années qu’on veut un jeu se déroulant dans le Japon féodal, et il arrive enfin. Dans la vie, il faut savoir être patient ! L’univers a l’air très cool, visuellement c’est très bon, même si les visages des personnages ne sont pas toujours ce qui se fait de mieux. Mais je m’abstiendrai de faire le mec méga pointilleux, car si tous les jeux avaient des visuels de ce niveau, ça se saurait, or on en est loin ! La proposition de jouer avec deux personnages ayant chacun leurs particularités en termes de gameplay est clairement un point fort du jeu. Cela permet de choisir son approche pour les missions, et si on a envie de changer d’air, parce que faire uniquement de l’infiltration ou du bourrinage devient lassant, il suffit de changer de personnage. Excellent choix d’Ubisoft !
Polémique mise à part, je comprends le choix des développeurs de prendre Yasuke, un étranger au Japon, pour guider le joueur et l’initier à cet univers dépaysant. Mais j’aurais préféré jouer uniquement des natifs du Japon. J’imagine que pour le grand public, c’est plus facile de se plonger dans le jeu de cette façon. En tout cas, le jeu a intérêt à avoir un scénario solide, car quand tu sors de Like a Dragon Ishin, tu as des exigences !
À part ça, rien de spécial. Forcément, je suis curieux, donc j’ai regardé le nouveau Doom à l’ambiance médiévale. Ça change, mais ce n’est pas mon délire, trop rapide pour moi ! Un nouveau Life is Strange ? Pourquoi pas. Celui-ci reprend Max, l’héroïne du premier, ce qui est plutôt une bonne chose. Mais pour l’instant, je ne suis pas spécialement emballé. En tout cas, visuellement, ça a clairement changé de direction artistique ! C’est un bon moyen de viser plus large, certes, mais attention à ne pas perdre son identité graphique, car le premier reste dans nos mémoires en partie pour ça.
En tout cas, que ce soit pour moi ou les autres spectateurs de l’événement, la conférence Xbox était clairement au-dessus du lot. Ils ont su nous faire rêver dans cette industrie qui est un peu perdue ces temps-ci !
À part ça, j’ai retenu quelques titres en pagaille. D’abord, le retour d’Age of Mythology en mode remake, baptisé Retold pour l’occasion. De ce que j’ai compris, les campagnes solo ont été retravaillées, même au niveau de l’histoire ! Ça peut vraiment être sympa, en espérant un doublage VF, comme dans le jeu d’origine. Ce n’est pas toujours gagné dans les jeux de stratégie. Mais sinon, ce n’était pas une surprise, car l’annonce avait déjà été faite auparavant, et après les Definitive Edition des Age of Empires, c’était quelque part la suite logique.
Le remake de Metal Gear Solid 3 en a montré davantage aussi. Le jeu est vraiment joli, et des mécaniques ont apparemment été rajoutées, un peu en mode MGS4/MGS5. Le souci du détail avec les blessures visibles sur le corps et autres dégâts subis, forcément, la technologie d’aujourd’hui permet d’aller très loin, donc autant aller jusqu’au bout. Après, j’avoue que MGS3 était bien, mais de là à jouer au remake Metal Gear Solid Delta… je n’en suis pas certain, mais je reste curieux !
Je crois que c’est à peu près tout pour ce que j’ai trouvé de mémorable. D’autres jeux ont l’air ambitieux et ça fait plaisir, mais je ne suis pas le public cible. En tout cas, c’est plutôt rassurant pour l’avenir de voir des titres ambitieux en pagaille, en espérant que ce ne soit pas un naufrage économique lors des sorties ! J’espère une autre prise de parole de Sony en fin d’année, car le State of Play n’était pas du tout à la hauteur pour moi, trop de mise en avant de jeux de service. Certes, il y a un public pour ce genre de jeu, mais quand j’ai regardé ça en direct, j’avoue que je n’avais qu’une envie : passer à la suite ! Côté rouge avec Nintendo, le direct était bien rythmé et avait pas mal d’annonces, mais rien ne me fait envie. J’avoue que depuis que j’ai le Steam Deck, l’envie d’acquérir une Switch s’est peu à peu dissipée. Mais je suis content que Nintendo continue à dominer et prouve que la course à la puissance ne fait pas tout !
En espérant que vous avez apprécié cette lecture. Même si j’écris un peu comme si je parlais, ce n’est pas très littéraire et ça fuse dans tous les sens, mais tant que vous comprenez où je veux en venir, c’est good.